J 107 : Jeudi 03/08 Camping Pancake Bay – Sault Sainte Marie (USA) – 91 kms

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Nous apprécierons aussi le petit-déjeuner en la compagnie d’Irina qui tempérera un peu l’ambiance tendue entre Isa et moi après ma boulette d’hier, mais bon çà va passer… Nous prenons la route en passant devant l’Agaça Indian Crafts, l’espèce d’aire d’autoroute commerciale ou nous avons rencontré Tim hier soir. On pense beaucoup à Tim justement ce matin car il nous a dit qu’il nous appellerait probablement dans la journée ou demain pour nous donner des informations sur la route à prendre les prochains jours et les hébergements sur la route.
Nous savons que nous allons avoir une fois de plus une longue journée de pédalage (un peu à cause de ma réservation d’hôtel qui à mal tourné…), d’autant plus qu’il menace de pleuvoir… Mais bon on dort à l’hôtel quand même, enfin normalement…
Normalement car tout ne va pas se passer comme prévu bien sûr…
Pour l’heure nous pédalons sans trop forcer à la sortie du Parc de Pancake Bay et longeant les belles plages, traversant les rivières, mais tout çà toujours sous les nuages menaçants et ce qui devait arriver arriva après une heure et demi, la pluie et même l’orage avec son lot de gros nuages qui laisserait croire que nous ne sommes pas prêts de revoir le soleil! Malheureusement il nous faut sortir las grosses vestes pantalons, sur-chaussures et même gants de pluie, une artillerie que nous n’avions pas utilisé depuis un petit moment il me semble.
C’est vrai qu’il pleut fort et que nous avons encore pas mal de kilomètres à faire alors on va pas se tremper dès maintenant!
Enfin une petite épicerie ou nous pouvons nous abriter avec nos vélos pendant plus d’une heure. L’occasion de manger nos repas et prendre un bon café, mais pas encore de quoi se réconcilier totalement… Le propriétaire de épicerie nous informe qu’il y a une très grande côte qui nous attend dans quelques miles et qu’il va falloir nous préparer, d’autant plus que la circulation à grimpé d’un cran avec la proximité de la grande ville de Sault Ste Marie et des Etats-Unis.
Nous repartons sous la pluie, résolus malgré tout à affronter cette côte dont beaucoup de monde nous a déjà parlé…
En effet, on l’aperçoit de loin et elle n’a pas l’air si difficile! Mais c’était sans compter sur l’effet d’optique que procure la longue descente de 2 kilomètres avant la montée, ce qui fait qu’une fois dans le creux c’est une autre histoire : deux autres kilomètres de côte à environ 12/13% et le tout bien sûr copieusement arrosé de la pluie, des voitures et des camions.

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Comme Isa fait toujours un peu la tête, nous affrontons le mur chacun de notre côté, moi devant et Isa derrière, comme dans une bulle.
Me retournant de temps à autre, je me rends compte que c’est difficile pour elle, elle s’arrête régulièrement et il me semble même la voir pleurer lorsqu’elle me dépasse à un moment. Je lui propose de faire une pause même si il pleut à verse, ce que nous faisons, nous prenons aussi une barre de céréales pour nous redonner des forces et buvons beaucoup car malgré tout il fait chaud et même si nous avons choisit de belles vestes étanches respirantes, nous en voyons un peu les limites en terme d’évacuation de la transpiration. L’effort nous rapproche et nous nous encourageons, nous arriverons au bout de la côte. J’aurais compté cinq courroies d’alternateur, une courroie de distribution ainsi qu’une voiture et un tracteur en panne sur le bord de la route, comme quoi nous n’étions pas les seuls en surchauffe!
Nous arriverons ensuite à Hayden, une petite ville de la banlieue de Sault ou nous arrêtons d’urgence sur un parking de magasin pour utiliser les toilettes, nous y rencontrons un couple de retraités très intersectés et surpris par notre épopée à travers le pays, ils nous inviterons chez eux mais nous devions refuser car c’était trop loin pour nous aujourd’hui et trop près pour l’étape suivante, ils nous laisserons malgré tout les coordonnées de leur fille qui tient une pharmacie sur notre route des jours prochains au cas ou…
Cette gentillesse nous touche toujours autant et nous repartons complètement réconciliés cette fois-ci.
Reste qu’il va nous falloir traverser cette ville et celle d’après pour atterrir ce soir aux United States of America.
Ce que nous voyons de cette ville sous le rideau de pluie à peine interrompu, ne nous donne pas forcément envie mais nous continuons en direction du grand pont qui traverse la rivière Sainte Marie, dont les eaux du Lac Supérieur se jette dans le Lac Huron et la Baie Géorgienne. D’un côté au nord la partie Canadienne de la ville et de l’autre au Sud la partie Américaine.

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Le pont est le plus grand que nous croyons avoir vu jusque-là avec des travées pour les voitures mais aussi pour les trains avec une partie basculante. Le tout long de quatre kilomètres en comptant le poste de frontière ou nous devrons nous arrêter.
Nous voyant arriver à vélo, nous redoutions un peu les agents frontaliers dont nous avions eu vent des tempéraments parfois tatillons.

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A notre grande surprise, il furent agréablement surpris de nous voir ici et après quelques questions et formalités, nous repartions un peu incrédules d’être là, aux Etats-Unis alors que nous n’aurions jamais dû y être… J’en viendrais presque à nous féliciter de la chance que nous avons d’être aux US si je n’en savais la réelle raison et me gardait bien d’en reparler à Isa…
La prochaine heure se passera à errer malgré tout dans les méandres de la ville ou plutôt un énorme campus doublé d’une énorme zone commerciale entrecoupée de vielles bâtisses sans âmes qui ne nous disent rien qui vaille.
Au risque de traverser une 2X3 voies en poussant nos vélos, nous arrivons enfin à l’hôtel qui lui ne nous attendais pas vraiment…
En effet, à l’annonce de notre nom au guichet, la moue du réceptionniste augure une autre imprévue : Il n’y a pas de réservation ce jour à votre nom, c’était hier…!
Inutile de vous dire que je me suis fait encore plus petit que minuscule, mais je dois dire qu’Isa à vraiment bien réagit, en effet nous n’étions plus à cela près, et le réceptionniste a convenu devant notre désarroi à nous accorder une chambre à moitié prix. Vivement ce soir qu’on se couche!
Après avoir étendu nos vêtements à sécher, nous sortons tester la nourriture Américaine au restaurant/cafétéria familiale d’en face. Inutile de vous dire que ce ne fut pas notre épisode culinaire favori car même la nourriture asiatique servie par des asiatiques était fade au goût sauf à la couleur…
Nous nous couchons, satisfaits malgré tout et en nous disant que demain serait forcément un jour meilleur…