J 118 : lundi 14août – Camping South Baymouth – Miller’s Lake Campground – 40 kms
C’est plutôt rude ce matin même si nous nous sommes couchés tôt, le bateau embarque à 9h et il nous faut 2h pour tout remballer et déjeuner sereinement, auquel s’ajoute le trajet du camping au quai et l’enregistrement.
Nous disons au revoir aux propriétaires du camping bien sympathiques et ne dérangeons pas les Québécois qui doivent encore dormir fermement vu l’heure à laquelle ils se sont couchés…
Seul un pêcheur sur un quai s’en donne à coeur joie à cette heure du matin si calme, l’eau est lisse comme un miroir et l’on peut en voir le fond à plus de 50 mètres du bord…
Nous sommes tout excités à l’idée de monter sur un bateau avec nos vélos. A l’arrivée au quai, Chris en profite pour aller satisfaire un besoin naturel dans les hautes herbes et y aperçoit un bel oiseau.
L’agent d’embarquement à l’air un peu embarrassé et nous laisse passé en s’assurant qu’au moins nous savions ce que nous faisions, comme nous ne savions pas plus que lui ce qu’il fallait faire et ou ranger nos vélos, nous prenons l’air assuré pour éviter de le tracasser et montons sur le ponton.
C’est une phase délicate car le personnel ne veut surtout pas perdre de temps à l’embarquement.
Isa se charge des bagages à décharger et Chris s’occupe d’accrocher et de caler solidement les vélos.
Nous montons dans les salons de voyages et ne manquons pas de nous faire interpeller par des touristes interloqués une fois de plus…
La traversée sera rapide, à peine le temps d’avaler quelques collations et faire une ou deux parties de dés que nous étions déjà prêts à débarquer.
Manoeuvre inverse et nous sommes les premiers à débarquer à Tobermory, de l’autre côté du Lac.
L’endroit est vraiment charmant mais notre débarquement correspond malheureusement déjà avec l’arrivée de nombreux touristes débarqués par cars entiers.
La petite ville est en effet un endroit privilégié et protégé et pour plusieurs raisons principalement :
– La route maritime du ferry à son extrémité y est fermée pendant la moitié de l’année, condamnant la presqu’île à un cul de sac pour le plus grand bonheur des habitants (mais non celui des commerçants)
– Le climat y est particulièrement chaud en été et froid et beaucoup plus enneigé en hiver que certaines villes à une centaine de kilomètres au sud à peine, à cause de la proximité du grand Lac Huron et de la Baie Géorgienne.
– La péninsule est en partie préservée par un Parc National et nombreux Parcs Provinciaux.
– C’est également un lieu préservé au maximum des lumières artificielles pour permettre l’observation du ciel et des étoiles.
Ce qui fait de ce lieux un paradis relativement préservé pour les nombreux animaux et notamment serpents qui y habitent.
De nombreuses activités y sont possibles notamment la plongée sous-marine ou la visite des fonds marins en bateau à fond de verre, la visite du phare, les musées…
Les touristes nous ayant découragé et sachant que nous allons passer quelques jours ou semaines ici, nous n’en faisons fi et choisissons d’aller nous trouver un petit lieu discret au bord de l’eau pour prendre un bain et peut-être aussi manger un bout…
A vélo c’est tellement facile de s’éloigner des touristes et de s’aventurer là ou peu de monde irait, et ce avec malgré tout tout notre bastraing! Nous trouvons finalement un endroit parfait et même si l’eau est un peu fraîche, leurrions du soleil auront vite fait de nous récompenser de nos ardeurs.
En revanche pour le repas du midi c’était pas çà, ou du moins les tarifs nous ont bien vite rappelé l’exception du lieu…
Mais après quelques recherches, nous tombons d’accord pour mon pêché mignon : le fish’n’chips.
Après le repas, il est déjà 15h et nous devons atteindre un camping que nous avons fini par trouver in-extremis, tant le tourisme Ontarien avait accaparé les hébergements.
Nous avons donc environ 35 kilomètres à faire en quasi ligne droite jusqu’au camping de Miller’s Lake, let’s go!
Je ne sais pas si c’était la perspective d’arriver bientôt à notre étape ou bien le soleil qui nous avait déjà fatigué mais la route fût vraiment longue pour arriver au camping. Isa aura le courage de prendre un bain dans le joli lac du camping mais pas moi, plutôt pressé maintenant d’arriver à notre ferme.
– Mais au fait notre ferme, personne ne nous a donné de nouvelle depuis plusieurs jours malgré plusieurs e-mails pour les prévenir que nous serions probablement en avance…
– Tanpis on verra bien demain si ils peuvent nous recevoir une semaine en avance…
– Et si on se prévoyait un plan B, tu crois pas ? Au cas ou ils ne seraient pas disponibles pour nous recevoir en avance…
– Bonne idée! Que dirais-tu de faire un petit tour chez Tim et voir les Chutes du Niagara (Tim est le motard que nous avions rencontré tout juste 12 jours avant et qui nous avait invité à le visiter chez lui)? Après tout ce n’est qu’à 400 kms au sud et il y a peut-être un bus pour y aller qui sait?
– Super idée! Envoyons un message à Tim et on verra bien!
Réponse de Tim : Ok les amis, il nous ferait vraiment plaisir de vous voir ici chez nous avec Brenda! Tenez-moi au courant demain!
J 117 : dimanche 13août – Camping de Batman – South Baymouth Campground 57 kms
Nous ne partons pas de bonne heure ce matin car il a fallut essuyer toute la tente et les affaires qui ont un peu pris l’eau…
Ce n’est pas grave car notre route ne s’annonce pas trop difficile aujourd’hui mais plutôt ennuyeuse car toute droite, quoique l’endroit soit vraiment très beau.
Nous remarquons en chemin une minuscule île habitée et nous nous demandons qui peut bien s’offrir un tel luxe dans ce milieu si protégé?
Les routes sont couvertes de grillons ou de sauterelles qui s’envolent dès que nous approchons, c’est un festin dont doivent se régaler les tortues qui sont visibles également au bord des rivières et des cascades.
Le soleil est encore plus dur que la veille et Chris qui a toujours un peu de mal avec ses rayons préfère écourter la matinée assez tôt en proposant la pause déjeuner et sieste sous les arbres. L’occasion aussi de faire sécher un peu mieux toutes nos affaires.
La sieste aura été salvatrice et nous repartirons avec un peu plus d’énergie sans pour autant pédaler fort…
Il nous faudra encore une heure et demi pour rejoindre le camping, mais nous décidons de ne pas y aller de suite et plutôt aller voir le quai d’embarcation pour demain et éventuellement un restaurant pour ce soir car nos provisions sont presque finies et nous commençons à nous lasser de nos menus camping…Sur l’embarcadère ou nous arrivons assez tôt, nous remarquons deux choses : Une laverie automatique et un marchand de glace, nous ferons donc notre lessive en regardant le ferries entrer à quai et récupèrerons nos vêtements propres et secs à la fin de notre glace, parfait!
Parés pour nous installer au camping, nous faisons un petit crochet supplémentaire pour nous rendre compte qu’il y a un fameux Fish’n Chips sur le quai qui nous tend les bras, nous prenons rdv pour ce soir même si Isa aurait préféré un menu moins calorique, pour moi c’était impossible d’y résister tant j’entends parler de ces bons poissons blancs depuis que nous faisons le tour de ces Grands Lacs!
Nous allons donc monter la tente au camping et en profitons pour discuter également avec les propriétaires de ce camping-ci qui nous racontent à peu près la même histoire que ceux de la veille, c’est à dire qu’ils ne travaillent ici que la moitié de l’année pratiquement et que les grand-parents les aident pour les enfants et l’entretien du camping. Décidément ça commence à nous faire vraiment envie…
Nous n’irons pas nous baigner ce soir, l’endroit étant moins fait pour les baigneurs que pour les pêcheurs.
De toutes les façons l’heure est au Fish’n Chips dans l’heure qui vient…
Nous ne savons si c’était bel et bien le meilleur de l’île mais nous nous en lècherons les doigts jusqu’à plus faim et plus soif!
Un vrai plaisir qu’Isa à quand même eu du mal à apprécier, mais que pouvions nous manger d’autre ici à part des pizzas et des burgers ? Rien !
Nous retrouvons notre tente et commençons à appréhender chacun de notre côté notre arrivée à la ferme. Va-t-on pouvoir venir à la ferme 7 jours avant la date prévue? Que va-t-on y faire exactement? Allons-nous bien nous entendre avec eux? Et surtout pourquoi ne répondent-ils pas à nos messages depuis 5 ou 6 jours?
Bref on verra demain…
Arrivés au camping, une joyeuse bande de copain de la soixantaine ont l’air encore plus emmêchés qu’à notre départ ou ils avaient l’air de s’être tous donné ddv pour l’apéritif. Ils s’agit de Québécois, pour la première fois nous rencontrons des gens qui se comportent vraiment comme des Français en vacances, sauf qu’ils ne jouent pas aux boules mais au fer à cheval!
Il est encore tôt pour se coucher mais demain le ferry est à 9h du matin, alors au dodo!
J 116 : samedi 12 août – Motel d’Espanola – Camping de Batman – 65 kms
L’hotel d’Espanola n’aura vraiment pas été le meilleur des endroits où nous ayons dormit mais il tombait à pic pour nous reposer, laisser passer la pluie et préparer les jours suivants.
Nous nous apercevons que notre arrivée à la ferme boulangerie va se faire plusieurs jours en avance et commençons déjà à envisager comment occuper ces quelques jours sans trop tirer de plans non plus.
Nous prenons donc la route en direction sud vers Manitobain Island, un archipel d’îles protégées pour sa flore et sa faune et notamment ses tortues. L’endroit est aussi réputé pour ses pêches miraculeuses et ses beaux espaces vierges.
Les derniers plateaux rocheux passés, nous cherchons déjà à faire notre pause déjeuner mais pas de place pour nous protéger du soleil qui est décidément bien revenu, même à l’office touristique.
Celui-ci nous renseigne sur les horaires du ferries qui traverse de Manitobain Island à la Péninsule de Bruce, notre destination pour les prochaines semaines à la ferme.
Nous déciderons donc de faire étape pour ce soir dans un camping à une vingtaine de kilomètres car nous ne pourrons pas aller plus loin aujourd’hui avec ce soleil et aussi avec ces plages qui nous tendent les bras constamment…
Pour notre pause déjeuner, nous devrons donc continuer jusqu’à la ville de Little Current et traverser son fameux Pont Tournant qui y donne accès. Il est 14h30, bien assez tard pour nos énormes estomacs!
Chris avale un hot dog en plus de sa ration et nous partageons aussi une bonne glace pour nous encourager encore au moins une heure sur nos vélos.
La ville de Little Current est vraiment très jolie et assez touristique, nous en profitons pour en faire le tour à pied et aussi visiter un magasin dont le concept plaît beaucoup à Isabelle.
Puis nous reprenons notre chemin jusqu’au camping sur une route toujours aussi ensoleillée.
A notre arrivée au soir, nous rencontrons les propriétaires d’un camping familial parfaitement entretenu. Ces gens sympathiques nous expliquent qu’ils travaillent en famille depuis plus de dix ans mais seulement la moitié de l’année (à part Monsieur qui y travaille quelques semaines de plus pour préparer à l’ouverture et à la fermeture).
Le reste du temps, ils retournent à leur vie familiale surtout pour l’école des enfants, ceux-ci passant le dernier et le premier mois d’école avec les grand-parents.
Ce mode de vie caresse un peu nos oreilles tant il à l’air parfait…
Mais nous avons à faire ce soir car ce soir la tente doit être vite installée pour que nous puissions aller nous baigner à la plage!
Une fois de plus, on se croirait en vacances mais le lieu est vraiment très calme et nous envions les enfants qui y passent leurs vacances avec la caravane au camping, la famille, les amis…
Feu de camp obligatoire une fois de plus à notre emplacement, mais nous en profiterons que très peu de temps car le temps s’est couvert très vite.
Nous prenons notre repas sur une table abritée en jouant aux cartes et nous prîmes une fois de plus une sacré averse pendant toute la nuit.
J 115 : vendredi 11 août – Espanola
J 114 : jeudi 10 août – Lake Lauzon –> Espanola – 92 kms
J 113 : mercredi 9 août – Lake Lauzon (jour de repos)
J 112 : mardi 08 août – Camping de Blind River –> Lake Lauzon Cottages – 22 kms
La forme est guère meilleure ce matin mais nous quittons volontiers ce vieux camping qui ferait bien de fermer vu l’état pitoyable des sanitaires et le caractère du propriétaire…
C’est dommage car le lieux appellait au calme et à la pêche, pour une fois que j’aurais pu utiliser ma canne que je promène depuis le début du voyage et qui ne set à rien à part m’encombrer (merci papa!)!
Nous arrivons à un petit hameau et un joli camping au bord d’un lac, l’endroit nous fait vraiment envie mais le prix doit être élevé et peut-être pas dans notre budget (budget que nous ne connaissons pas vraiment mais nous essayons de ne pas nous croire en vacances tous les jours…)
Nous ferons halte si nous arrivons à négocier le prix d’un petit chalet pour quelques jours car le lieux nous plaît vraiment.
Finalement, le prix n’est pas négociable alors nous payons seulement pour une nuit et on verra ensuite…
Nous sommes bien contents malgré tout car l’endroit est super et le beau temps va nous permettre de profiter du lac et de la terrasse pleinement
Nous avons même repéré une petite épicerie, un marchand de bières, un petit gars qui fait du poisson fumé maison et un marchand de glace, ma parole c’est le paradis!
La journée à vélo fût courte et la soirée et la nuit furent excellente,une fois n’est pas coutume!
J 108 et 109 : du vendredi 04/08 au samedi 05/08 – Sault Ste Marie ( 2 jours de repos)
Le soleil est revenu ce matin nous repartons du bon pied après un petit déjeuner à l’hôtel un peu tardif, il nous faudra tout de même plus d’une heure pour regagner l’autre rive de la ville au Canada, et encore, grâce à nos vélo, car les bouchons dus aux travaux étant importants sur le pont la circulation fut quasi nulle pendant que nous slalomions entre les voiture et les camions…
A l’intervention d’un automobiliste qui attendait à ce que nous fassions la queue comme lui plutôt que de slalomer, Chris se permet, en bon Français arrogant bien sûr, de faire remarquer à l’automobiliste furieux au point de nous couper volontairement la route avec sa voiture, de lui faire remarquer que dépasser un bouchon de la sorte était l’un des rares avantages qu’un cycliste avait sur la route comparé aux automobilistes (sûr que ce n’était pas un cycliste celui-là!), il se surprendra même de lui avoir dit tout cela dans un parfait anglais en y ajoutant même une petite « apostrophe »… J’ai fait de vrais progrès en Anglais! ajoutera-t-il à Isa morte de rire…
Nous prenons quelques photos de la rivière depuis le pont pour rendre compte de la beauté du paysage.
Si on fait abstraction des barrages hydrauliques de la ville industrieuse et des aciéries en contrebas, la rivière et son courant sont vraiment impressionnants.
Arrivés à l’hôtel nous réservons pour deux nuits pour récupérer et aborder une peut-être dernière étape avant d’arriver à notre Boulangerie/ferme à Lion’s Head sur la Péninsule de Bruce qui nous accueillera pour deux semaines d’expérience wwoofing.
L’après-midi sera consacrée à une balladedans les rues autour de l’hôtel et à faire quelques courses et lessive à la laverie. Nous admirerons aussi quelques beaux véhicules américains.
Le jour suivant, nous ferons une longue marche sur les quais ou nous visiterons un marché de fruits et légumes locaux très intéressant, on avait l’impression de participer à une fête de quartier ou chaque paysan ou artisan présentait ses produits et ou on pouvait déguster les différents mets sur de grandes tablées à l’abri avec de la musique, vraiment sympa! Nous ferons le plein de bons produits et dégusterons quelques produits typiques, tous très bons.
L’après-midi nous continuons sur les quais et découvrons que cette ville accueille actuellement beaucoup de bateaux de vitesse pour une compétition mais malheureusement ou heureusement pour nos oreilles, elle avait eu lieu il y a deux jours…
Malgré tout, nous découvrons une ville aux forts accents américains notamment mais avec le charme certain des villes à dimension humaine et avec une histoire forte, une halte de deux jours était vraiment un minimum mais pas vraiment assez pour en découvrir la vraie âme c’est sûr! Nous sommes malgré tout contents d’y avoir fait halte et ce passage restera un moment fort dans notre voyage.
Le beau temps est revenu, les batteries et les sacoches sont à nouveau rechargées, les vêtements parfaitement lavés et rangés, nous sommes enfin prêts à repartir.
Tim nous a même envoyé des nouvelles et a essayé de nous réserver un hôtel pour notre prochaine étape mais cela n’était pas possible à cause d’un groupe de bikers (encore un! peut-être le même qu’à Wawa…!) qui devait arriver d’un moment à l’autre, apparement cela à l’air compliqué de se loger sur cette route très fréquentée à cette période, il va falloir nous organiser, merci quand même Tim! Il nous reconfirme qu’il souhaite nous inviter chez lui à Niagara mais nous essayons de lui faire comprendre que ce sera difficile étant donné le détour trop important que cela générerait mais qui sait de quoi notre voyage sera fait dans les jours qui suivront? En tout cas nous on ne présume plus de rien depuis un bon moment…
J 111 : lundi 7 août – Camping de Bruce Mines – Camping de Blind River – 76 kms
Motivés par notre rencontre d’hier soir, nous voulons montrer à nos amis Américains que nous aussi on sait se lever tôt pour profiter de rouler au frais et aussi qu’on est capables de remballer nos affaires et prendre un bon petit dej’ de granola/yahourt maison avec thé en à peine plus d’une heure et ce même si on est beaucoup moins minimalistes qu’eux (quoiqu’on ai jamais imaginer emporter un drôle même si il faut reconnaître que les images et surtout les vidéos n’ont rien à voir avec les nôtres…). Non, nous si on avait pu, on aurait apporter plutôt des boules de pétanques ou bien un truc dans le genre…
Quoiqu’il en soit, nous sommes prêts à partir presque en même temps, mais eux vont dans l’autre sens, on se serrera fort en se souhaitant bon courage, mais on sait qu’on en a pas tant besoin que çà tellement on s’éclate sur la route… Enfin presque tout le temps…
Cette journée qui à priori devait bien démarrer allait finalement peiner à démarrer réellement par manque de sommeil et d’énergie.
Au bout d’une heure à peine de roulage, je sens comme un petit creux dans mon ventre et n’en peux plus de m’imaginer les brunchs ou petit dej’ qui doivent être servi dans cette auberge dont les panneaux vantent aussi le café… Isa à l’air d’accord mais veut surveiller sa ligne (!!??!!). On s’arrête il est 9h à peine pour un deuxième petit dej’ et café, Isa ne mangera qu’une tartine mais je ne savais pas qu’on pouvait récurer à ce point une mini barquette de beurre de cacahuète…
En sortant sur le parking, le papy du coin venait de sortir maman et la belle voiture pour le café du dimanche matin. On prendra quelques photos de la belle Parisienne restaurée pour notre album de voitures Américaines.
En repartant, dans le contrebas il y a un village et nous décidons compte tenu de notre avance de faire le crochet pour voir la plage.
Il y a aussi d’autres voitures restaurées et on continue les clichés, est-ce un nid?
La chaleur aujourd’hui est vraiment suffocante et l’énergie malgré le deuxième petit dej’ ne revient pas, on décide de faire une pause vers la plage et laisser passer un peu la chaleur de la journée. Décidément aujourd’hui c’est pas gagné!
Il est quasi 13h quand nous décidons de nous remettre en selle, sans savoir ou nous allions bien pouvoir atterrir ce soir vu notre état de forme… C’est pas grave, parfois il faut savoir s’adapter et continuer malgré tout…
Et c’est au moment de repartir d’un bon coup de pédale que Chris casse la chaîne de son vélo! Déjà pas très content de la journée, on sent que la goutte d’eau fait légèrement déborder le vase de Chris…
Les deux mains dans le cambouis par cette température lui font un peu surchauffer et voilà qu’il commence à taper sur sa chaîne avec un marteau sur le béton du trottoir, ce qu’il vaut mieux essayer d’éviter quand on veut atteindre le premier magasin de vélo qui doit être à… 120 kms! La chaîne étant tellement abîmée des kilomètres, de la poussière et certainement à cause de la sale manie de la nettoyer avec un dégraissant en aérosol, il n’arrive pas à extraire le rayon cassé. Il finira par céder au bout de vingt minutes, Chris est en transe!
On repart avec à l’esprit que cette fois il va bien falloir se les envoyer ces bornes et arriver quelque part…
Sur la route, au bout de seulement une heure avec cette chaleur, on croit avoir des visions. On dirait qu’un homme marche au bord de la route (cela n’arrive jamais ici…),
« Regardes chérie, on dirait qu’il y a un homme là-bas en face? »
« Oui c’est vrai on dirait bien! »
« Mais, on dirait qu’il boîte? »
« Oui tu as raison, on dirait qu’il marche avec des béquilles! »
« Arrête de dire des bêtises! »
« Mais non je t’assures! »
A ce moment là on s’arrête pour ouvrir grand les yeux et la bouche!
C’est quoi ce délire?!?
Un gars habillé en tenue de marathonien qui saute à cloche-pied sur une jambe avec des béquilles, et traverse la route à notre rencontre devant notre ébahissement!
« Mais qu’est-ce que tu fais ici? C’est quoi ton trip? »
« Je traverse le pays sur les pas de Terry Fox, mon idole qui est mort sur cette route en faisant ce que je fais avec une prothèse à une jambe. Il l’a perdue comme moi à cause du cancer et c’est pour cette cause que je rejoins Vancouver »
« Hughh! Sans déconner? »
« De plus j’ai perdu ma jambe le jour de sa mort en 1981. J’ai été particulièrement touché par son histoire qui résonne en moi depuis ce jour et qui me donne la force de faire ce défi pour la cause »
« Chapeau l’ami! »
Nous parlons Français car Guy est un compatriote et il aura fait le tour des médias Canadiens sur sa route qui est loin d’être terminée… Nous le suivrons tout au long de son périple avec encouragements et humilité surtout.
Cette belle leçon d’humilité nous aura redonné courage et bonne humeur malgré les aléas de la journée et il en sera finit des tracasseries pour aujourd’hui, nous enchaînons maintenant les tours de roues sans ménager nos efforts y compris dans les nombreuses côtes sans fin au milieu des pins dans des virages et des descentes. Nous pensons à Guy qui à dû affronter çà seul même si il est toujours accompagné de son assistance en camping car mais dans sa tête et dans son corps, qu’est-ce que ça à dû être dur…!
Les paysages, la nature est magnifique, nous arrivons à un joli camping au bout de 70 kms, c’est le temps de se poser la question de continuer ou arrêter car il reste une vingtaine à faire pour un choix peut-être plus intéressant et un prix plus raisonnable.
Mais la fatigue aura eu raison de nous, et malgré un propriétaire grégaire et des moustiques affamés nous installerons la tente ici pour cette nuit et nous ferons les vingt derniers kilomètres demain et envisagerons peut-être de nous reposer quelques jours…