J 107 : Jeudi 03/08 Camping Pancake Bay – Sault Sainte Marie (USA) – 91 kms
Nous apprécierons aussi le petit-déjeuner en la compagnie d’Irina qui tempérera un peu l’ambiance tendue entre Isa et moi après ma boulette d’hier, mais bon çà va passer… Nous prenons la route en passant devant l’Agaça Indian Crafts, l’espèce d’aire d’autoroute commerciale ou nous avons rencontré Tim hier soir. On pense beaucoup à Tim justement ce matin car il nous a dit qu’il nous appellerait probablement dans la journée ou demain pour nous donner des informations sur la route à prendre les prochains jours et les hébergements sur la route.
Nous savons que nous allons avoir une fois de plus une longue journée de pédalage (un peu à cause de ma réservation d’hôtel qui à mal tourné…), d’autant plus qu’il menace de pleuvoir… Mais bon on dort à l’hôtel quand même, enfin normalement…
Normalement car tout ne va pas se passer comme prévu bien sûr…
Pour l’heure nous pédalons sans trop forcer à la sortie du Parc de Pancake Bay et longeant les belles plages, traversant les rivières, mais tout çà toujours sous les nuages menaçants et ce qui devait arriver arriva après une heure et demi, la pluie et même l’orage avec son lot de gros nuages qui laisserait croire que nous ne sommes pas prêts de revoir le soleil! Malheureusement il nous faut sortir las grosses vestes pantalons, sur-chaussures et même gants de pluie, une artillerie que nous n’avions pas utilisé depuis un petit moment il me semble.
C’est vrai qu’il pleut fort et que nous avons encore pas mal de kilomètres à faire alors on va pas se tremper dès maintenant!
Enfin une petite épicerie ou nous pouvons nous abriter avec nos vélos pendant plus d’une heure. L’occasion de manger nos repas et prendre un bon café, mais pas encore de quoi se réconcilier totalement… Le propriétaire de épicerie nous informe qu’il y a une très grande côte qui nous attend dans quelques miles et qu’il va falloir nous préparer, d’autant plus que la circulation à grimpé d’un cran avec la proximité de la grande ville de Sault Ste Marie et des Etats-Unis.
Nous repartons sous la pluie, résolus malgré tout à affronter cette côte dont beaucoup de monde nous a déjà parlé…
En effet, on l’aperçoit de loin et elle n’a pas l’air si difficile! Mais c’était sans compter sur l’effet d’optique que procure la longue descente de 2 kilomètres avant la montée, ce qui fait qu’une fois dans le creux c’est une autre histoire : deux autres kilomètres de côte à environ 12/13% et le tout bien sûr copieusement arrosé de la pluie, des voitures et des camions.
Comme Isa fait toujours un peu la tête, nous affrontons le mur chacun de notre côté, moi devant et Isa derrière, comme dans une bulle.
Me retournant de temps à autre, je me rends compte que c’est difficile pour elle, elle s’arrête régulièrement et il me semble même la voir pleurer lorsqu’elle me dépasse à un moment. Je lui propose de faire une pause même si il pleut à verse, ce que nous faisons, nous prenons aussi une barre de céréales pour nous redonner des forces et buvons beaucoup car malgré tout il fait chaud et même si nous avons choisit de belles vestes étanches respirantes, nous en voyons un peu les limites en terme d’évacuation de la transpiration. L’effort nous rapproche et nous nous encourageons, nous arriverons au bout de la côte. J’aurais compté cinq courroies d’alternateur, une courroie de distribution ainsi qu’une voiture et un tracteur en panne sur le bord de la route, comme quoi nous n’étions pas les seuls en surchauffe!
Nous arriverons ensuite à Hayden, une petite ville de la banlieue de Sault ou nous arrêtons d’urgence sur un parking de magasin pour utiliser les toilettes, nous y rencontrons un couple de retraités très intersectés et surpris par notre épopée à travers le pays, ils nous inviterons chez eux mais nous devions refuser car c’était trop loin pour nous aujourd’hui et trop près pour l’étape suivante, ils nous laisserons malgré tout les coordonnées de leur fille qui tient une pharmacie sur notre route des jours prochains au cas ou…
Cette gentillesse nous touche toujours autant et nous repartons complètement réconciliés cette fois-ci.
Reste qu’il va nous falloir traverser cette ville et celle d’après pour atterrir ce soir aux United States of America.
Ce que nous voyons de cette ville sous le rideau de pluie à peine interrompu, ne nous donne pas forcément envie mais nous continuons en direction du grand pont qui traverse la rivière Sainte Marie, dont les eaux du Lac Supérieur se jette dans le Lac Huron et la Baie Géorgienne. D’un côté au nord la partie Canadienne de la ville et de l’autre au Sud la partie Américaine.
Le pont est le plus grand que nous croyons avoir vu jusque-là avec des travées pour les voitures mais aussi pour les trains avec une partie basculante. Le tout long de quatre kilomètres en comptant le poste de frontière ou nous devrons nous arrêter.
Nous voyant arriver à vélo, nous redoutions un peu les agents frontaliers dont nous avions eu vent des tempéraments parfois tatillons.
A notre grande surprise, il furent agréablement surpris de nous voir ici et après quelques questions et formalités, nous repartions un peu incrédules d’être là, aux Etats-Unis alors que nous n’aurions jamais dû y être… J’en viendrais presque à nous féliciter de la chance que nous avons d’être aux US si je n’en savais la réelle raison et me gardait bien d’en reparler à Isa…
La prochaine heure se passera à errer malgré tout dans les méandres de la ville ou plutôt un énorme campus doublé d’une énorme zone commerciale entrecoupée de vielles bâtisses sans âmes qui ne nous disent rien qui vaille.
Au risque de traverser une 2X3 voies en poussant nos vélos, nous arrivons enfin à l’hôtel qui lui ne nous attendais pas vraiment…
En effet, à l’annonce de notre nom au guichet, la moue du réceptionniste augure une autre imprévue : Il n’y a pas de réservation ce jour à votre nom, c’était hier…!
Inutile de vous dire que je me suis fait encore plus petit que minuscule, mais je dois dire qu’Isa à vraiment bien réagit, en effet nous n’étions plus à cela près, et le réceptionniste a convenu devant notre désarroi à nous accorder une chambre à moitié prix. Vivement ce soir qu’on se couche!
Après avoir étendu nos vêtements à sécher, nous sortons tester la nourriture Américaine au restaurant/cafétéria familiale d’en face. Inutile de vous dire que ce ne fut pas notre épisode culinaire favori car même la nourriture asiatique servie par des asiatiques était fade au goût sauf à la couleur…
Nous nous couchons, satisfaits malgré tout et en nous disant que demain serait forcément un jour meilleur…
J103 : Dimanche 30/07 – White River –> Wawa – 100 kms
Il est pratiquement 10h ce matin quand nous sortons de l’hôtel et enfourchons nos vélos, on remarque sortants de l’hôtel, certains de nos voisins de camping d’hier mais apparement tous ne sont pas arrivés à l’hôtel et certains ont dû s’arrêter au camping 30 kms plus tôt et d’autres ont soufferts du soleil.
On n’est pas peu fiers car nous sommes bien plus chargés qu’eux et sommes équipés de vélos bien moins roulants…
A la station service, on s’arrête prendre de l’eau et gonfler les pneus qui ont beaucoup chauffé hier et ont perdu beaucoup de pression.
Une intuition nous fait regarder de près un énorme camion citerne qui patiente pour faire le plein, c’est Ted!!!
On est tellement contents de le revoir qu’on fait une photo avant de se dire au revoir, sûrement pour un moment…
Puis nous prenons enfin la route et disons aussi au revoir à Winnie l’Ourson!?!
Au bout de quelques minutes c’est Isa qui a une intuition. Elle a reçu un message la veille de nos amis Yvon et Suzie ainsi qu’André et Françoise, les Québécois que nous avions rencontré au Camping de Northbattleford il y a plus d’un mois dans la Saskatchewan. C’est incroyable, ils vont passer par notre route et çà serait vraiment une chance de les recroiser à nouveau! Mais pour l’heure nous n’en finissons pas de grimper une côte de 11% depuis déjà 1/2 heure en plein soleil et quand on arrive au bout, Chris se met à traverser la route pour aider un automobiliste qui a visiblement du mal à changer une roue crevée et fait du stop depuis un moment mais personne ne passe… En fait, il ne sait pas qu’il a tout ce qu’il faut pour mettre sa roue de secours dans son coffre et Chris, à qui la mécanique manquait depuis quelques mois, sort la manivelle et lui remplace sa roue.
L’homme (Hamed), était tellement heureux de pouvoir repartir à son rendez-vous urgent, qu’il n’en finit plus de nous remercier, apparemment cela faisait un bon moment qu’il attendait…
Nous repartons sur nos pédales et après 1/2 heure nous voyons à nouveau Hamed qui nous dépasse et s’arrête devant nous! Qu’est-ce qu’il a bien pu oublier? Il baisse sa vitre et nous tend un sac avec un objet emballé dans du papier… Je suis tellement surpris que je ne sais pas quoi dire et n’ose pas ouvrir le paquet… Il insiste pour que nous acceptions son présent et sa carte de visite car il ne sait pas si nous nous reverrons. J’ouvre le cadeau et je ne sais si je dois me réjouir ou pas! Je crois que son cadeau m’a vraiment fait plaisir mais sur le coup j’ai surtout remarqué l’énorme poids de la chose, un gros moulage de plâtre à l’effigie d’un ours mordant dans un poisson…
Quel beau souvenir de 1,5 kg j’ai dû promener dans mes sacoches sans jamais savoir ou le mettre… Heureusement, belle-maman l’a adoré!
Pour la petite histoire, Hamed est propriétaire d’une flotte de véhicule limousine à Toronto, et est en route pour aller chercher ses enfants à Winnipeg, mais vu la durée du trajet, et ses mésaventures, il se voyait déjà être obligé de faire demi-tour et ne pas voir ses enfants…
Je range sa carte dans mon porte-feuille en me disant que nous n’en aurions probablement jamais besoin car nous n’avons pas prévu d’aller à Toronto, l’avenir nous en dira autrement…
Nous voilà donc repartis, mais avec peu de kilomètres au compteur ce matin, lorsqu’au bout d’une heure de roulage, j’entends Isa crier : C’est eux, regarde! J’en suis sûre, c’est eux!
En effet, le camping car et le pickup rouge aménagé immatriculés Québec, c’est eux! On entend les klaxons depuis au moins 200 mètres et ils s’arrêtent un peu plus loin. La joie de retrouver nos amis avec qui nous avions passé un petit bout de soirée au milieu de nulle-part est immense des deux côtés, ils n’en reviennent pas que nous soyons toujours sur nos bicyclettes après tout ce temps!
Cette route n’était prévue ni pour eux qui font un crochet pour voir des amis, ni pour nous qui ne prévoyons plus notre route qu’à quelques jours à l’avance et encore…
Nous nous quittons au bout d’un petit moment en nous disant que maintenant c’est sûr, nous nous reverrons au Québec, on se quitte les yeux pleins de larmes je crois!
C’est pas tout çà mais on avance pas du tout aujourd’hui! Encore quelque bornes et finalement on s’arrête pour une pause déjeuner et baignade sur un spot que nous ne pouvions pas laisser passer.
La plage, qui ressemble à une aire de mise à l’eau pour petit bateau offre un accès au petit lac en contrebas de la route et des sapins pour tout décor tout autour, l’endroit est vraiment beau et Chris décide d’y prendre un bain dans le plus simple appareil, histoire de faire fuir les trop gros poissons…
Nous repartons bien frais après la sieste, pour enchaîner ce qu’il nous reste de kilomètres, car il en reste des bornes et le temps à l’air de changer…
Nous savions que l’étape d’aujourd’hui serait longue. Au programme normalement 86 kms pour le camping, mais voyant arriver le gros orage, nous n’avions pas trop le choix que de continuer jusqu’à la ville la plus proche : Wawa. Heureusement notre endurance d’hier nous avait donné bonne confiance… Seulement nous ne pensions pas que nous allions avoir à faire une nouvelle fois les 100 bornes et finir sous les gouttes non plus. Nous arrivons au pied de la ville de Wawa par une très grande descente qui ne nous permet pas de sécher notre transpiration car emballés que nous étions dans nos pare-pluie, et obligés d’attaquer une énorme côte à bout de force au 96ème kilomètre. Nous pénétrons donc cette ville lugubre sous les orages menaçants, épuisés à 5km/h en zigzaguant, sans savoir que la veille, un cycliste y était mort fauché par un automobiliste ivre…
Nous allons découvrir une fois de plus dans cette ville, ce que peu de gens ont découverts du Canada de passage dans ces villes apparement désaffectées du Nord Ontario… L’hôtel le plus valable apparement n’est pas celui que nous aurions choisi de premier abord, mais a vrai dire ils étaient complets à peu près partout à cause d’une armada de bikers en costumes cuir à franges fraîchement débarqués du Sud… Alors on s’est rabattus plus qu’hésitants sur une façade du centre-ville d’une autre époque sur laquelle la peinture ne tenait plus depuis bien des années…
Une chambre? oui bien sûr il y en avait, on a même du choix! Et beaucoup moins cher qu’au motel de l’entrée de la ville! Isa veut aller voir et je me désespère déjà de la voir revenir avec la mine au plus bas, c’est alors qu’elle reviens toute heureuse : Chéri, viens vite voir ces chambres elles sont vraiment bien! Ni une ni deux, rien à faire de la chambre du moment que j’ai un bon lit et que je suis à l’abri de ce foutu orage qui va nous tomber dessus pas tard! Le barman nous propose même un garage pour mettre nos vélos dans l’arrière cours mais je n’en mène pas large quand je vois arriver un type titubant avec un joint à la main qui à l’air de me proposer son garage perso… Je mets les pieds dans le pub et là, j’en reviens pas du bar!
Incroyable, au milieu d’une ville fantôme, un pub de cette qualité là! Franchement je n’en ai jamais vu…! Un choix de bière et de cocktails, des jeux, de téléviseurs énormes des machines à sous, billards, lumières soignées, personnel accueillant… Bref je suis en confiance et j’ai hâte de voir la chambre!
Isa est déjà sous la douche, pendant ce temps je dépose les vélos au garage et c’est en sortant que je regarde le ciel et vois remonter des nuages énormes qui se forment juste au dessus de nos têtes, la scène est impressionnante et nous sommes trois personnes dehors sous la pluie à regarder ce qui s’annonce être un formidable orage de grêle! Des grêlons qui auront eu raison des trois pèlerins tout mouillés qui restaient là comme des poissons à regarder le spectacle au risque de prendre la foudre… Tu ferais bien d’aller prendre une douche et te reposer Chris…
Après tous ces évènements, Isa n’avait pas encore vu le bar, alors nous y allons en espérant aussi trouver de quoi manger car nous n’avions plus grand chose dans les sacoches et commençons à nous lasser un peu de nos repas peu gastronomiques du midi…
Les gens sont très chaleureux au bar, quoiqu’un peu éméchés aussi! Mais il parait que leur pizzaiolo (il y a même une pizzéria dans l’hôtel !) est très bon et qu’il ne fume pas! Va pour une énorme pizza à 8$ (l’équivalent de 5€, c’est à dire une demi-part dégueulasse en France!)!. Franchement bonne en plus, on va pas s’attarder et retrouver notre magnifique chambre rénovée rose dentelle (il ne manquait plus que les poupées pour aller avec les petits masques de porcelaine de venise…), La décoration c’est pas leur truc à Wawa sauf pour les bars…
J 106 : Mercredi 02/08 Camping Agawa Bay – Camping Pancake Bay – 74 kms
Nous avons décidé de nous réveiller tôt ce matin pour voir le lever de soleil, mais aussi en prévision de la chaude et longue journée qui nous attend, pouvoir partir de bonne heure quitte à ne pas préparer de petit déjeuner. On le prendra sur la route.
Cà faisait un petit moment que nous avions envie d’un vrai breakfast à la canadienne, avec des oeufs du bacon grillé des toasts beurrés et du beurre de cacahuètes. Rien qu’à cette idée je sauterai de n’importe quel duvet soyeux au petit matin!
Nous prenons le temps malgré tout d’apprécier la belle plage au matin et le calme qui y règne après l’orage de cette nuit.
Nous trouvons à la sortie du Parc Provincial une sorte de camping local pour stationner les caravanes avec une petite cabane qui prépare des plats à toute heure, et bien il pouvait pas mieux tombe celui-là! Aboule les pancakes!
On se régale de sirop d’érable et du reste avec un bon café, un vrai bonheur est si simple! On apprécie également la plage de ce spot qui ne payait pourtant pas de mine…
Et c’est repartit pour un bon coup de pédale dans les côtes jusqu’à la pause déjeuner. Sur la route nous croisons un beau et drôle d’oiseau, il prendra son envol quelques secondes plus tard.
Mais vu les paysages que nous continuons de traverser, impensable de s’arrêter n’importe ou sans choisir avec soin le plus beau spot de baignade! Et voilà encore un lieu idyllique qui nous tend les bras au bord de notre route…
Nous n’envions aucun autre mode de transport que le vélo à ce moment (ce qui ne sera pas toujours le cas vous vous en doutez…) car il nous semble qu’il ne peut y avoir que nous (et il n’y a que nous!) et nos vélos pour accéder à tous ces endroits merveilleux et avec toute notre vie dans les sacoches. La plage est de gros galets cette fois mais cela ne gâchera pas ni notre baignade ni notre repas!
Nous reprenons notre route après le thé et une bonne sieste sous les pins…
Heureusement aujourd’hui le vent s’est levé et atténue un peu la chaleur, malheureusement il aura eu vite fait de tourner à notre désavantage dans l’après-midi. Nous arrivons à hauteur du camping de Pancake Bay et choisissons de le dépasser de quelques kilomètres pour arriver à lieu commercial ou nous pourrons peut-être recharger nos provisions que nous avons épuisé les 5 derniers jours.
Nous arrivons sur ce qui pourrait se décrire comme une aire d’autoroute au milieu de nulle part mais avec tout le nécessaire y compris des souvenirs locaux en pagaille. Nous avons aussi besoin d’un accès Internet pour réserver un hôtel à Sault Ste Marie, notre prochaine ville étape de 2 jours. Le bar à glace nous fait de l’oeil alors on s’attable à côté d’un homme seul qui se régale d’un hamburger. Il s’appelle Tim et engage la conversationnel nous voyant arriver sur nos montures. On se sent probablement des affinités car lui aussi traverse une bonne partie du pays en moto mais est beaucoup moins chargé é que nous évidemment.
Nous engageons donc la conversation pendant qu’Isa fait le tour du magasin et lorsqu’elle revient je suis ravi de lui apprendre que Tim est Mécanicien qui connaît parfaitement les centrales nucléaires vu qu’il y travaille encore à ce jour. C’est un sujet tout trouvé pour continuer la discussion avec Tim pendant que je vais à la pêche au Wifi…
Il y a un petit moment qu’on a découvert un site fabuleux de réservation en ligne de dernière minute à bas coût, c’est quelque chose que nous apprécions car nous sommes un peu obligés de temps en temps de dormir dans des hôtels ou motels ne serait-ce que pour passer une vrai nuit et récupérer un peu. Nous avons donc trouvé ce site internet qui nous permet dans les grandes villes de nous loger dans de très beaux hôtels pour le prix d’un motel.
Cependant en trouver un à Sault Ste Marie me paraît un peu compliqué pour une fois, surtout sur mon petit téléphone…
Bref je finis par en trouver un correct mais j’ai quand même un doute car la page ne se charge pas correctement, je demande l’avis d’Isabelle qui est en plein débat technique avec Tim, et me dis de faire attention car la ville de Sault Ste Marie se situe exactement sur la frontière des Etats-Unis et possède par conséquent des territoires dans les deux pays.
Mais oui bien sûr je le savais… Mais alors pourquoi j’ai appuyé sur valider mon hôtel en ayant un doute sur sa localisation? Je ne sais toujours pas! Ce ne sera qu’une fois au camping que je me serai rendu-compte de mon erreur (qui n’était pas la seule d’ailleurs…).
Peu importe, pour l’heure tout va bien et je peux enfin déguster ma glace (c’est peut-être l’appel de la glace en fait!) en discutant avec Tim avec qui on a un vrai bon feeling.
On se dit au revoir chaleureusement échangeant nos coordonnées, Tim nous invite chez lui à Niagara! Euh Niagara c’est pas vraiment notre route mais promis si il nous reste des jambes on fera un petit crochet de 800 kms!
Il est temps maintenant de rentrer au camping il est déjà 19h.
Ce soir nous ferons aussi la connaissance d’Irina, une cyclotouriste qui voyage seule depuis que son mari ait dû rentrer au domicile à cause d’une blessure. Nous l’invitons à partager notre emplacement pour économiser le prix exorbitant de l’emplacement d’une tente (record battu 57$!).
Nous apprécierons partager nos expériences autour du feu le soir, une soirée qui ne s’annonçait pourtant pas vraiment détendue à cause de la fatigue accumulée et aussi parce qu’Isa à du mal à comprendre pourquoi je ne veux pas monter la tente dans un nid à moustique et pourquoi j’ai validé ce foutu hôtel aux USA, bordel!
Bref merci Irina!
J 105 : Mardi 1er aout – Camping Rabbit Blanket Lake – Camping Agawa Bay – 65 kms
Nous quittons le camping assez tôt ce matin, un peu pressé d’en finir avec l’essuyage de tente et le remballage des affaires, la toilette et le petit déjeuner qui nous prend quand même 2 heures chaque matin, mais bon on commence à se faire une raison et on se force un peu à se lever chaque matin pour pédaler le plus possible quand le temps est encore frais et aussi faire notre quota de kilomètres sans arriver à 20 heures…
Le bitume est toujours aussi parfait et nous avons la plupart du temps un mètre de chaussée pour rouler donc c’est parfait pour nous autres cyclistes! Qui plus est avec ces magnifiques lacs environnants…
Nous avalons nos premiers 30 kms sans trop de problème et commencons à scruter les alentours à la recherche de Catherine Coves, un spot de baignade secret qui apparement vaut vraiment le coup mais dont nous ne savons pas du tout à quoi il ressemble…
Nous traversons une belle rivière, et pensons que nous pourrions essayer de la remonter à pied pour voir, mais en se penchant à travers les arbres du haut de la route, nous apercevons une famille qui pêche allègrement la truite ou le saumon, nous pensons que nous sommes sur un terrain privé alors on s’en va (à la réflexion, il n’y a pas de terrain privé à priori dans les Parcs…). Ce qui est incroyable c’est que nous n’apercevons aucun véhicule ou maison depuis des lieues et ces gens sont ici…!?!
En revanche, un peu plus loin, on se doute que quelque chose se passe à la vue d’une vingtaine de voitures garées sur le bord de la route. Le spot est ici c’est sûr, mais comment y accéder avec nos vélos? La plage à l’air loin derrière les pins qui poussent littéralement dans une dune de sable!
Nous approchons et découvrons un petit sentier dans le sable que nous nous risquons à emprunter.
Il aura fallut descendre bien vite de nos selles et pousser chaque vélos à deux pour arriver à ce qu’on pourrait facilement dire, la plus belle des plages depuis que notre voyage à commencé! Le sable fin, les bois flottants qui servent de bancs et de table de pique-nique, l’eau bleu ciel transparente, les pins et les rochers…
Mais que serait Catherine Coves sans sa particularité car en effet ce n’est peut-être qu’une belle plage parmi tant d’autres ici! Il y a ici un très gros rocher qui émerge à environ 150 mètres de la plage auquel on a accès grâce à un banc de sable, et ce rocher que l’on peut facilement escalader isole une sorte de piscine naturelle en son sein, l’eau est chauffée par le rocher au soleil et s’y renouvelle comme dans un lagon. On saute dans l’eau comme des enfants en plongeant du haut du rocher, l’eau du Lac Supérieur qui est toujours un peu fraîche en général (autour de 19/20 degrés), monte autour des 30 par des jours ensoleillées comme ceux-là!
Notre voyage prend des allures de luxe parfois et c’est un comble vu le confort relatif de notre expédition…
La pause déjeuner était parfaite une fois de plus, nous dégustons des wraps de légumes et d’oumos les pied dans le sable sur nos serviettes en séchant au soleil…
Il nous reste cependant encore un petite moitié du trajet à faire pour aujourd’hui alors on franchi à nouveau la dune et reprenons la route.
Une énorme côte nous attend au bout de la ligne droite ou nous aurons faillit battre notre recors de lenteur pendant plus d’un kilomètre, mais on a le moral car on a fait le plein à Catherine Coves!
Les petites collines nous cassent bien les jambes qui heureusement ont pris un bain de fraîcheur ce matin, et nous débouchons sur ce qui semble être la Baie d’Agawa, une fabuleuse plage de sable blanc bordée de pins à perte de vue, nous avons hâte de découvrir le camping qui apparement est l’un des plus beaux de la côte…
Par une très belle descente, ou je lâche un peu le guidon, nous filons tout droit sans lâcher du regard la baie. Une aire en surplomb nous permettrait de faire une belle photo, on s’y arrête et y rencontrons un américain et sa femme en voyage qui testent leur nouveau jouet : un drône. Il est clair que ce genre d’appareil aurait donné une autre dimension à notre photo…
Enfin l’arrivée au camp se fera en milieu d’après-midi, la moitié des emplacements ont vu et accès sur le Lac mais nous choisissons de nous éloigner sur les hauteurs car le camping est aménagé en terrasses. Notre expérience nous fait maintenant éviter l’humidité à tout prix et le prix est déjà assez élevé comme cela.
Quelle belle journée une fois de plus.
L’orage menace au loin, nous espérons qu’il passera dans la nuit et nous laissera apercevoir un beau lever de soleil.
J104 : Lundi 31/07 – Wawa –> Camping Rabbit Blanket Lake – 38 kms
Au sortir de l’hôtel, la ville nous paraît presque plus jolie sous le soleil, c’est plutôt de bonne augure d’autant que le beau temps revenu n’y est jamais trop pour rien dans le moral des cyclistes au long cours…
C’est reparti après un bon petit déjeuner au peanut butter, notre carburant favori, vous comprenez pourquoi on n’a pas vraiment perdu de poids!
Cette fois-ci, vu ou on va atterrir, pas la peine d’espérer un hôtel! En plein Parc Provincial, il n’y a que les campings de Parcs qui accueillent les visiteurs et tenez-vous bien, au prix de l’hôtel bien sûr!
La dernière fois on avait payé dans les 50$ l’emplacement et bien ce soir ce sera encore dans ce goût-là… Et encore on a intérêt à réserver si on ne veut pas partager notre hébergement avec un ours à l’entrée du Parc!
C’est chose faite avec l’office du tourisme de Wawa qui s’avérera très aimable. Nous commençons notre journée avec l’aval des dieux-totems de la ville et aussi un tuyau sur un spot de baignade fabuleux appelé « Catherine Cove » mais çà ce sera pour demain.
La journée ne sera pas trop longue mais chaude une fois de plus et les dénivelés sont bel et bien encore là aussi, mais on se réjouit en se disant qu’il y a moins de kilomètres que les 2 derniers jours.
Du coup, on pense déjà à s’arrêter après seulement 1 heure et demi de pédalage. C’est en passant sur un pont que cette belle et grosse rivière nous a fait de l’oeil et il ne nous aura pas fallut longtemps pour trouver le petit chemin qui y menait.
On va poser nos affaires sous le grand pont et chercher le spot parfait pour étendre nos serviettes sur la plage de sable fin. On se croirait en vacances pour se relaxer comme cela? Et bien oui aujourd’hui c’est relax, mais il nous restera quand même au moins 2 heures de vélo après notre pause baignade/déjeuner bien agréable, on aurait presque pris des coups de soleil!
La route est magnifique entre lacs et Lac supérieur au milieu des grands pins du Parc Provincial du Lac Supérieur et nous apprécions chaque détours pour ses places magnifiques, ses cascades et falaises, tout est sensationnel!
Nous arriverons au « camping de la couverture de lapin » assez tôt pour pouvoir y monter notre campement, faire une nouvelle baignade dans le joli lac de « la couverture de lapin », et faire une partie de dés en buvant un apéro coco.
La nuit s’annonce malgré tout humide, dès que le soleil s’estompe, l’heure du festin des moustiques commence alors tout le monde allume son feu pour les faire fuir et profiter encore un petit peu des joies du camping. Pour nous, c’est le moment de regagner nos duvets.
Il y a une atmosphère que je dois essayer de vous décrire et que je n’avais jamais remarqué nulle part avant ce voyage et qui s’est souvent produite lors de ces nuits chaudes dans ces endroits isolés à l’intérieur des campements et dans les Parcs particulièrement.
Quand la nuit tombe, on sent immédiatement que l’humidité tombe aussi, cela ne nous donne que peu de choix quand au déroulement de la soirée : soit tu rejoins le feu de camp au plus vite avant d’être envahi par les moustiques ou le froid, soit tu vas te coucher, mais il n’y a pas de place pour toi dehors…Ce n’est pas une situation qui fait peur mais on se sent très petit face à cette nature brute et je ne vous parle pas des bruits bizarres dans la forêt…
Les emplacements de camping sont assez éloignés les uns des autres pour qu’on ne distingue pas son voisin même avec ses lumières, donc on utilise des lampes pour circuler.Chacun à allumé son feu de camp pour la chaleur qu’il procure, l’isolement des moustiques grâce à la fumée, la lumière, cuisiner et le sentiment de sécurité qu’il procure tout en regroupant les gens.
La conséquence quand chacun allume son feu de camp et que l’humidité tombe sur le camp chauffé par la journée ensoleillée et les feux est qu’une sorte de brouillard épais de fumée s’abat sur tout le camping, une nappe de 1m50 de hauteur qui fait qu’à hauteur d’homme on ne distingue plus que des arbres réveillés par la lune… C’est fabuleusement impressionnant et surréaliste!
J102 : Samedi 29/07 – Marathon —> White river – 103 kms
La bonne surprise au petit matin c’est la tente une fois de plus complètement trempée. Cà nous prendra du temps pour tout faire sécher car il est tôt et le soleil n’a pas encore dépassé les arbres…
Il fait froid ce matin alors on s’active et on réussit à décoller à 9h15, un exploit!
En effet, on sait que l’on va avoir à grimper une fameuse côte de 7 kms mais heureusement Chris a bien étudié le parcours hier à la bibliothèque et il a trouvé un raccourci qui va nous faire gagner pas mal de temps…
Une fois partis, à mi-chemin dans la côte, on coupe à droite juste après qu’une partie des cyclistes voisins au camping nous dépassent. On se dit qu’ils seront bien surpris de nous revoir devant eux dans quelques kilomètres…
On roule environ 10 minutes avant d’atterir devant une barrière qui ferme le chemin au bout de la route : Tu parles d’un raccourci! C’est un cul de sac oui! Et voilà comment on se retrouve à nouveau à reprendre la côte, juste devant la 2ème partie des cyclistes du camping en feintant la pause pipi prolongée…
Aujourd’hui nous savons que la journée va encore être chaude mais nous devons atteindre un camping qui se trouve à environ 70 kms mais quelque-chose me dit que cela ne va pas se passer comme cela, après tout n’est-ce pas l’anniversaire d’Isabelle aujourd’hui??? D’ailleurs beaucoup y ont pensé notamment la petite Maelis…
Nous découvrons une partie très sauvage de l’Ontario du Nord, le bitume quoique très chaleureux est parfait pour nos 2 roues et nous filons à belle allure dans les descentes mais peinons fort dans les côtes.
On nous avait prévenu que les abords du Lac Supérieur étaient la hantise des cyclistes à cause de ses up and down incessants, la circulation de camions et de touristes et le peu de civilisation… Mais ici nous sommes plutôt tranquilles sauf pour les côtes…
Au gré des kilomètres, je sens bien que l’idée d’atterrir une fois de plus dans un camping à 60$ la nuit n’emballe pas beaucoup ma chérie et je me dis que pour son anniversaire on pourrait faire un petit effort… Oui mais voilà, vu ou nous trouvons, il n’y a pas un hôtel à moins de 30 kms minimum…
Pour le déjeuner, nous nous arrêtons au bord d’une rivière pour se délasser les jambes et j’évoque l’éventualité de faire un peu plus de kilomètres aujourd’hui mais sans parler d’un hotel, juste pour tester les réelles capacités physiques d’Isa. je la sens moyennement motivée mais encore moins je crois à l’idée de retrouver un camping pour ce soir… On refera le point dans quelques kms…
Après 20 kms, j’arrête Isa et lui explique que je crois sincèrement qu’elle va réussir à faire ses premiers 100 kms et ce même avec la chaleur et les côtes qui nous attendent probablement, car vraiment je le crois. Cela fait maintenant 5 semaines que nous sommes sur les routes et nous avons peut-être emmagasiné un peu de fatigue mais aussi un peu d’endurance et une certaine gestion de l’effort malgré tout, mais encore jamais plus de 85 kms.
Isa n’ose pas se prononcer et préfère attendre d’arriver au camping pour décider mais je sais que ça va le faire car c’est moi maintenant qui veut aller à l’hôtel, mais Isa ne sait toujours pas qu’il y en a un au 100ème kms…
Arrivés au camping, il n’aura pas fallut attendre très longtemps pour se décider, l’affaire est conclue, on continue! Ce que je voulais vraiment c’était qu’elle ressente le challenge et qu’elle ai envie de se dépasser mais pas seulement pour le plaisir d’une nuit dans un hôtel confortable, c’est chose faite et je suis très fière d’elle quand nous reprenons la route et c’est à ce moment que je lui parle explique que j’aimerais fêter son anniversaire dans une belle chambre et un bon restaurant!
Contre notre motivation, la chaleur torride n’y aura rien fait, nous arrivons à bout de souffle quand même et plus une goutte d’eau dans les gourdes à White River, une ville, pour nous une grosse aire d’autoroute) qui doit sa renommée à Winnie l’Ourson!??!
Notre belle surprise à l’arrivée, c’est que l’on va pouvoir bénéficier d’une chambre avec un jaccuzzi pour le prix d’une chambre régulière! Great!!!
Inutile de vous dire que fière de nos 103kms avalés aujourd’hui on n’a pas trainé à enclencher la baignoire géante de notre chambre et à plonger dedans…
Il ne restait plus qu’à trouver un resto sympa pour fêter çà et ce fut chose faite au bout de l’hôtel.
Je nous revois encore traverser les couloirs et la rue surchauffée par le bitume en cette fin de journée, les yeux hagards mais réjouis de nos relatifs exploits et de notre chance d’être ici, au milieu de nulle part mais fiers d’y être..!
Au bar du restaurant, il y a un gars qui prend une bière, il faut croire qu’on dénote un peu dans le paysage car il engage très vite la conversation en nous offrant une bière, c’est quand même dingue la sympathie de ces gens!
Quand Isa se rend au toilettes, j’en profite pour aller saluer cet homme de vive voie.
Ted est le routier Canadien le plus sympa que je connaisse (avec Elvyn de Chiliwak BC mais lui est en retraite maintenant). On discute un bon moment avec lui au bar en échangeant d’autres bières, jusqu’à ce que nos ribs arrivent..! Mais quelles assiettes !!! Il faut dire que mise à part les routiers gloutons, ici pas grand monde s’arrête…C’est la première fois que nous commandons des plats de côtes à la mode sucré/salé Canadienne, disons qu’Isa en avait envie mais jamais assez pour remettre en cause ses tendances végétariennes…
Il faut croire que les kilomètres auront eu raison de son éthique pour une fois…
C’est incroyable l’appétit que l’on peut avoir parfois à vélo, nous engloutissons également une énorme glace et aussi une autre bière, la nuit sera vraiment, vraiment bonne, et Isa n’aurait pas espéré s’offrir par dessus tout son premier 100 kms pour son anniversaire!
J 101 : vendredi 28 juillet – jour de repos à Marathon
Au petit matin, c’est le soleil une fois de plus qui nous sort de la tente car il fait trop chaud à l’intérieur. En revanche, dehors tout est trempé à cause de la proximité du lac. Nous déjeunons tranquillement sur la table épongée et commençons aussi à faire sécher nos duvets qui sont bien humides. Plus tard dans la matinée nous déplacerons la tente sur un emplacement plus ombragé ce qui ne manquera pas de faire rire nos voisins car ils verront que nous ne démonterons pas la tente mais que nous l’emmènerons telle qu’elle elle sur l’autre site… Ensuite nous irons au centre-ville faire un tour à la plage, faire quelques courses et repérer la bibliothèque. En sortant du camping, nous prenons quelques photos de ces énormes bus privés que nous croisons souvent sur la route. On s’amuse à se dire qu’ils sont peut-être plus grands que nos appartements est peut-être plus confortables aussi…
Vous aurez remarqué que le bus tracte un véhicule SUV… Nous descendons sur le bord du lac supérieur (pas le même lac que celui du camping) et nous prenons la mesure de la beauté de ce lac quand le vent y est absent et que le soleil est là sans ombre au zénith. Une mère d’eau douce limpide à perte de vue nous invite à nous baigner. Seulement deux personnes sur la plage de galets, nous enfilons vite nos maillots de bain mais nous comprenons le pourquoi au premier pied dans l’eau… Nous pousserons quand même jusqu’à la taille ne serait-ce que pour contempler le lac de plus près.
En rentrant nous trouvons la bibliothèque et le supermarché et rentrons ensuite pour déjeuner au camping. L’après-midi sera plus studieux comme souvent pour nos jours de repos mais il aura bien failli virer une fois le plus au défi sportif. À vélo en sortant à nouveau du camping nous décidons de prendre un raccourci au milieu des maisons et mal nous en a pris car Marathon est construite sur une énorme dune de sable au bord du lac. Ce que nous pensions être un simple chemin sableux se révéla au bout de 200 m être une trace de VTT ou de motoneige en hiver avec son lot de bosses et de creux pour finir par une bonne grosse côte (le sommet de la dune) qui a bien failli nous faire faire demi-tour si nous n’avions pu porter les vélos, tellement marcher à côté des vélos était difficile…
Après avoir vidé trois fois les chaussures de sable, on retrouve enfin la route et finalement la bibliothèque où nous allons optimiser 1h30 d’Internet pour planifier la route et écrire sur le blog principalement. Nous ne nous attarderons pas en ville car l’apéro coco nous attend avant le repas et Isabelle espère toujours gagner aux dés… En passant devant notre emplacement de la veille, nous remarquons cinq cyclo-randonneurs qui installent leur campement. Ils nous font signe alors nous allons les saluer timidement. Certains voyages en couple d’autres seuls. Ils se sont rencontrés sur la route et font un bout de chemin ensemble. Deux d’entre eux manifestent un peu de curiosité pour notre voyage mais devant le peu d’entrain à la conversation nous n’insisterons pas et les laisseront s’installer tranquillement. Loin de moi l’idée de faire des généralités mais pour avoir croisé et discuté avec quelques cyclo-randonneurs sur la route, la plupart étaient sympathiques, avenants et avaient déjà pas mal roulé, sans doute ceux-ci n’avaient pas encore assez roulé… C’est pas grave, nous nous réjouissons de la simple soirée que nous allons passer avec un repas et un toit pour deux à défaut de mieux…